Le CNR publie chaque année le classement de l’importance des différents pays européens dans le transport routier de marchandises sur le continent. En 2018, l’Allemagne et la Pologne en occupent la tête.
Le Comité national routier (CNR) produit tous les ans une note dans laquelle il étudie les parts de chacun des différents pays européens (Union européenne, Norvège et Suisse) dans le transport routier de marchandises sur le territoire formé par l’ensemble de ces pays. Pour ce faire, il compare les données Eurostat du nombre de tonnes-kilomètres (produit du nombre de tonnes transportées par le nombre de kilomètres effectués) réalisés par chaque pays.
Les deux premières places du classement sont occupées à quasi égalité par l’Allemagne et la Pologne qui représentent, chacune, un peu plus de 16 % du transport routier de marchandises en Europe (Union européenne, Norvège, Suisse et Liechtenstein). Alors qu’en 2017, elle était devancée par la Pologne, l’Allemagne reprend en 2018 la place de leader. La France est en 4e position, derrière l’Espagne, avec environ 173 milliards de tonnes-kilomètres, soit 8,9 % du total européen, ce qui représente quasiment moitié moins que l’Allemagne.
Le transport routier de marchandises opéré par les véhicules immatriculés en France est très largement national. 93,4 % des tonnes-kilomètres réalisées par les transporteurs français le sont sur des trajets pour lesquels les lieux de chargement et de déchargement sont tous les deux en France. Ce taux est l’un des plus élevés d’Europe continentale. À titre de comparaison, il est de 87,2 % pour l’Allemagne et de seulement 36,3 % pour la Pologne. Ce pays est très nettement leader pour le transport international, c’est-à-dire pour lequel pays d’immatriculation, lieu de chargement et lieu de déchargement ne sont pas tous identiques. Il représente à lui seul 29,3 % du transport international, loin devant l’Espagne (11,7 %). La France est, quant à elle, 17e sur 29 et ses trafics internationaux trouvent à plus de 94 % leur origine ou leur destination sur le territoire français.
Par rapport à l’année précédente, le marché a globalement peu progressé en 2018 avec une hausse des tonnes-kilomètres limitée à 0,3 %. En revanche, cette tendance masque une disparité avec un recul pour les nouveaux États membres (−3,4 %) tandis que les pays plus anciennement membres de l’Union européenne voient une progression de 2,1 % de leurs tonnes-kilomètres. Le CNR y voit un possible retournement de tendance après une décennie de progression des entreprises de transport d’Europe centrale et orientale. Alors qu’en moyenne, au niveau européen, le transport national a augmenté de 2,0 % entre 2017 et 2018, le transport international a, lui, diminué de 2,8 %, au détriment des nouveaux États membres où ce type de transport représente l’essentiel de l’activité. Le CNR fait le lien avec la hausse importante des coûts qu’elle constate pour les transporteurs de l’Est de l’Union européenne, dans un contexte de pénurie de conducteurs et de revendications sociales.
